Les 1 et 2 juillet 2017 nous étions donc à Saint-Pierre de Curtille, au pied du château de Pomboz.
Tôt le samedi matin une partie de notre équipe s’est retrouvée au box, pour charger le matériel de la compagnie dans les véhicules. Puis, après un trajet d’environ une heure dans une belle campagne, nous avons trouvé le lieu de la manifestation, ainsi que nos amis d’Helvetia Irata.
Le ciel n’augurait pas du meilleur, mais bien qu’il ait été couvert, nous n’avons pas souffert de la pluie, ce qui nous a bien changé d’autres manifestations !
D’autres compagnies, ainsi que des artisans, étaient déjà sur place, et s’affairaient à préparer leurs campement, leurs équipements et leurs stands.
Le montage de notre camp s’est fait rapidement et dans la bonne humeur générale, et le pic nic partagé de midi fut arrosé de bons crus, dont un très sympatique vin rosé vinifié par notre ami Jean-Michel …
Une fois les tentes montées, ce fut le moment d’installer le feu couvert, chercher du bois et préparer le feu, et monter les tables et les bancs, qui serviraient aussi bien pour nos repas que pour nos animations du dimanche.
Ensuite chacun s’affaira à installer ses propres équipements, que ce soit dans les tentes individuelles ou dans le dortoir, puis à éloigner les véhicules afin que l’aspect des lieux soit le plus médiéval possible.
Certains firent une petite balade vers les stands des artisans, afin de découvrir avant le public ce qu’ils proposaient, et discuter avec eux tranquillement.
Une équipe de bénévoles s’attela à préparer le repas du soir. Une superbe pièce de viande fut cuite sous terre par Sylvain, ce fut juste succulent !
Notre campement était placé à côté de la lice, nous étions aux premières loges pour admirer les spectacles du soir, et profiter du feu d’artifice. Que du bonheur.
Le lendemain matin, après le petit déjeuner, nous préparâmes nos animations pour être prêts avant l’arrivée du public.
Carole et Denis présentaient une nouvelle animation: la fabrication de cordes, grâce au matériel offert par Christian, un ami de longue date. Ils durent cependant sortir ces équipements du camp pour aller se poster sur la route, car lors du tressage la corde se raccourcit, il faut donc qu’une partie du bâtit qui la tient puisse rouler. Notre campement ne s’y prêtait malheureusement pas, les touffes d’herbe étaient trop hautes et le terrain légèrement inégal …
Sarah aussi inaugurait une nouvelle animation: la présentation du bestiaire. Elle s’est inspirée du bestiaire d’Aberdeen, daté entre la fin du XIIème et le début du XIIIème.
Le bestiaire présente une collection de courts écrits sur les animaux, illustrés de magnifiques enluminures, où l’aspect biologique n’a qu’un rôle mineur. En effet, sous l’influence de l’église la description de ces bêtes avait surtout pour objectif de présenter des fabliaux moralisateurs. Et quelles morales étonnantes ils ont inventées dans ce contexte! Le fantasque le dispute au réaliste, dans un joyeux charivari.Malgré un léger trac initial, Sarah a fait de brillantes présentations à un public ravi de découvrir une animation peu commune en fête médiévale, et étonné par ces histoires de bêtes parfois tragiques, parfois comiques.
Les autres animations n’étaient pas nouvelles, mais furent appréciées du public, d’autant plus que c’était la première fois qu’ils nous voyaient à Saint Pierre de Curtille.
Robert présentait les épées, leur histoire et utilisation, nous prouvant encore une fois l’étendue encyclopédique de ses connaissances en la matière, tout en les agrémentant d’anecdotes historiques intéressantes.
Catherine avait monté son stand de fabrication de mailles, permttant au public de comprendre la difficulté de fabiquer un haubergeon en métal, protection indispensable du guerrier à travers tout le moyen age.
Clairemonde animait son très populaire stand de caligraphie, et testa à cette occasion avec succès le papier naturel et bon marché qui nous provient de l’écorce de bouleau. Récolté quand il pèle, et mis à sécher, cette matière est certes fragile, mais elle donne un “papier” fin avec de belles nuances de brun clair, sur lequel la peinture se pose et tient bien. Il faut juste être patient pour le temps de séchage …
Quand à votre serviteur, je fabriquais des pinceaux, un peu à la hâte, car je voulais en terminer quelques uns dès le matin pour les donner à Clairemonde. Je découvris d’ailleurs que la colle animale ne peut être indéfiniment fondue et refroidie, car au bout de quelques cycles de ce type elle noircit et ne sèche plus correctement. Je dus donc complètement nettoyer mon pot de colle pour repartir à neuf. J’ai aussi inauguré quelques instruments d’optique de l’époque, soit les lunettes de vue avec monture en bois, et la loupe médiévale, faite d’un flacon en verre soufflé (merci David pour cette belle création !) qui, dès qu’il est rempli d’eau, fait office de loupe. Pour protéger cet objet fragile, et un autre flacon de verre soufflé, deux boîtes en bois massif, taillées avec amour par Jean-Pierre, un artisan du bois hors pair et extrêmement sympatique (merci Jean-Pierre, et à bientôt) !
Ce fut une très belle fête, rendue encore plus agréable par l’accueil très chaleureux des organisateurs, que nous remercions ici du fond du coeur !
Le temps a passé bien trop vite, et soudain ce fut l’heure de ranger, démonter, et rentrer chez nous, les yeux pleins d’étoiles …
Si nous en avons l’occasion, nous y retournerons volontiers l’an prochain !
Pour terminer, je tiens à remercier ici Jean-Marie pour les belles photos qui illustrent cette petite chronique.