Le village de Soual, dans le Tarn, a décidé de fêter dignement sa longue histoire, puisque des historiens locaux ont déterminé que Soual (Assoal) a au moins 1000 ans, peut-être même plus, mais chut … ! Le blason de Soual est plus récent. D’azur à trois grenouilles d’argent, il fut acquis en 1698. Le village voisin de Lestap acquit le sien à la même époque, et les deux furent réunis en 1827.
Les organisateurs ont travaillé d’arrachepied aux préparatifs de la fête, qui aura un repas médiéval, des animations pour les écoles, des jeux (pour lesquels nous leur avons fourni une abondante documentation…), la journée médiévale avec un défilé et une cinéscénie !
La veille de notre arrivée, la presse annonçait le millénaire, la fête et notre venue.
Nous quittâmes la Suisse de fort bonne heure, car nous avions une longue route (700 km) à parcourir. Le voyage fut, heureusement, sans encombre. Arrivés sur place, nous montons le camp. Les organisateurs nous amènent le journal. Le jour de notre arrivée, la Dépêche du Midi parlait de nous:
En plus du journal, les organisateurs nous amènent aussi des victuailles ; ces dernières ne sont certainement pas de trop ! En effet, le long voyage et les travaux nous ont bien creusé l’appétit; une bonne croque pie s’impose… Nous en profitons pour discuter le programme du vendredi, qui comprend une présentation didactique aux enfants des écoles ainsi que la préparation de la cinéscénie, et du samedi, avec le défilé, la fête et le spectacle du soir.
Le vendredi matin, chacun s’affaire à finir ses préparatifs pour les animations. Les enfants des écoles arrivent, accompagnés de leurs enseignants. Nous les répartissons en plusieurs groupes, qui tour à tour découvrent nos différentes animations, et participent activement (quand il se peut) aux activités proposées.
Mais il ne faut pas oublier de préparer la cinéscénie ! Les figurants de Soual qui vont jouer les paysans pour la scène des routiers, viennent au camp vendredi après-midi faire connaissance et apprendre leurs chorégraphies de combat. Ces figurants, hommes et femmes, sont pleins de courage, mais pas forcément de grands sportifs; il y en a même des qui sont à la retraite. Mais ils y mettent beaucoup de cœur, et après peu de temps ont appris leur rôle à la perfection, se battant au bâton contre des hallebardes, épées et dagues. Certain(e)s semblent y prendre goût ! Après une dernière répétition sur le site même, ils seront tous prêts. Cette répétition du samedi est d’ailleurs fort utile, car, après vérification rondement menée, du point de vue des spectateurs, nous nous corrigeons jusqu’à ce que le résultat soit bon.
Le vendredi soir, nous soupons en deux groupes séparés : les chevaliers avec leurs dames et votre chroniqueur au banquet officiel, agrémenté de discours et de quelques danses. Tous les autres restent au camp, qu’il faut aussi garder contre d’éventuels brigands. Cette séparation n’est pas du goût de tous, mais dictée par les nécessités du moment ; le souper se déroule tranquillement au camp.
Le samedi, avant le défilé, nous rendons visite à la maison de retraite. Pour le défilé, une troupe locale nous rejoint brièvement, ils nous quitterons peu après pour une autre fête. Le défilé nous amène au centre du village. Sur la place, discours et remise des clés aux consuls. Puis une verrée, bien méritée, car il fait très chaud, et nous transpirons abondamment sous nos équipements ! Après le repas de midi, la fête continue.
Le soir arrivé, nous participons à la cinéscénie, qui se clôt avec un défilé aux flambeaux. Au moins 400 spectateurs assistent au spectacle. Après, c’est le soulagement pour les organisateurs. Tout s’est bien passé, et il est grand temps de se détendre !
Nous faisons un échange de goûts culinaires avec les organisateurs et des officiels. Les fromages et charcuteries, cardons en gratin, les chocolats, et bien entendu les vins du Valais, de Vaud et Genève régalent nos hôtes, qui nous gâtent avec des charcuteries et le Feuillat, spécialité locale savoureuse, qui a même sa propre confrérie, le tout abreuvé de vin pétillant. Les officiels se réunissent soudain en assemblée extraordinaire improvisée. Après de rapides délibérations, un d’entre eux part, et revient quelques minutes plus tard, pour nous décerner la médaille de Soual, et nous faire citoyens d’honneur:
Le dimanche matin, il est temps de démonter le camp, car il faut bien vite reprendre la route. Nous laissons la place vide, mais encore habitée par les échos de la fête…