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Cortège à St Legier

La presse Riviera/Chablais Mardi 13 juin 2000

Deux chevaliers en habits colorés croisent le fer sur un Podium. Mesurant chaque geste, ils se font face, leurs épées s’entrechoquent sous les yeux de nombreux badauds. Devant cette passe d’armes anachronique, un bambin s’extasie: “On dirait la Guerre des Etoiles au ralenti!”.

De telles scènes ont été légion ce dernier week-end lors de la fête médiévale de St-Légier. Jeunes et moins jeunes ont pu s’émerveiller trois jours durant au gré des animations mises sur pied par le comité d’organisation. Son président, Christian Bühler, avait d’ailleurs lui aussi le sourire jusqu’aux oreilles dimanche soir, à l’heure du bilan final. “Nous avons eu une chance extraordinaire, relevait-il. Il a fait beau et le public est venu en grand nombre. ” Des chiffres? “Entre 4000 et 5000 personnes ont assisté au cortège, estime le sieur Bühler. Sur tout le week-end, c’est impossible à dire. Mais cet anniversaire a vraiment été un succès.” L’ancienne baronnie de St-Légier se souviendra longtemps de ses 700 ans. Et les autorités de la commune, qui avaient débloqué un crédit conséquent (100 000 francs) pour l’organisation de ces festivités, n’auront pas à regretter leur largesse…

CHEVALIERS ETMARCHANDS EN VEDETTE

Samedi matin, le camp médiéval dressé pour l’occasion se réveille sous un soleil radieux. Les membres de la compagnie martigneraine l’Ost d’Avalon se font un plaisir d’y accueillir les visiteurs. On peut ainsi voir comment nos ancêtres du Moyen Age – du moins ceux que le destin avaient faits chevaliers – vivaient au quotidien: dormant sous tente, sur des couches rudimentaires, l’arme à portée de main…
Samedi est aussi le jour du marché médiéval installé dans les rues du village. Un apothicaire vend ses onguents et autres poudres miracles, un forgeron frappe le fer sur son enclume, une gente dame file la laine sur un rouet, un tonnelier fait montre de sa dextérité… D’autres artisans, arborant tous un costume de circonstance, vendent le fruit de leur labeur (objets de bois, de métal, bougies, étoffes diverses, etc.)

JOUEZ, SALTIMBANQUES!

Passe un joueur de vielle à roue, curieux instrument répandu dans toute l’Europe à partir du XIIe siècle. “Cette vielle produit un son continu grâce à une petite roue qui fait office d’archet, explique Claude Rochat, un Vaudois exilé en France et grand connaisseur de musique médiévale. Un chevalet mobile permet de donner le rythme. En appuyant sur les touches du clavier, je joue ma mélodie. Mozart, Vivaldi et Haydn ont écrit pour cet instrument. Aujourd’hui, on ne l’utilise plus guère. Mais on en trouve toujours dans certaines régions de France, en Hongrie, en Irlande ou au Portugal.” Et Claude de repartir en compagnie de ses deux compères du Trio Rösti, Pierre le héraut public et René le saltimbanque. La journée est encore longue.
Dans une ambiance bon enfant, les gens déambulent, s’arrêtent devant les stands, prennent l’apéritif – le vin du 700e est à l’honneur – et font ripaille. Dans la rue principale, près du caveau Gutenberg, on prépare un immense bœuf à la broche. Bonne pitance en perspective…

Patrick MONAY