La fête n’est pas très grande, mais fut très belle, avec une atmosphère particulièrement conviviale et chaleureuse. Le premier jour s’annonçait pourtant sous des auspices météorologiques peu favorables, puisqu’une pluie fine accompagna notre déplacement vers Bellegarde. Sur place, nous avons monté notre camp sur le terrain de 1300m2 qui nous avait été assigné. Le soir, un bon repas cuit au feu de bois nous réchauffa le corps et le cœur.
La pluie continua a tomber une bonne partie de la nuit, mais à l’aube un ciel d’azur au chef chargé d’un soleil d’or nous tira sans peine des bras de Morphée. Nous étions les premiers à être d’attaque, alors que les artisans préparaient encore leurs stands dans la rue, et que les autres compagnies n’étaient pas encore arrivées.
La journée du samedi amena un nombre moyen de visiteurs, et les cieux restèrent cléments jusqu’au crépuscule.
Une visite fort sympathique des bretteurs de l’autre compagnie permit un échange de connaissances, armes à la main, concernant les différentes techniques de combat liées à la bâtarde médiévale et à la rapière de la Renaissance.
Le feu d’artifice vespéral, tiré sous une pluie battante, avec une garde de périmètre assurée avec stoïcisme par plusieurs membres de notre compagnie, fut chaudement applaudi par de nombreux spectateurs bravant comme nous les éléments déchaînés.
Dimanche le soleil nous sourit à nouveau, et les cieux d’azur nous accompagnèrent jusqu’en fin de journée. Dans la matinée, la visite des officiels fut prétexte à de nombreuses animations, démonstrations et explications sur nos stands. Le public fut plus nombreux que la veille, et les interactions avec lui fort plaisantes.
Dans le cadre de nos animations, Messire Catherine eut la cotte en démontrant l’art de la maille de fer. Dame Anita donna des explications sur le rôle de la femme au Moyen Age, et présentait aussi des travaux de maille, mais d’un tissu bien plus agréable au toucher ! Dame Carole contribua une note poétique et bucolique avec une présentation de la botanique de l’époque.
Messire Jacques, en plus d’être le principal organisateur de nos activités, nous fit rire de ses nombreuses plaisanteries, et fit en sorte que tout se passe de façon fluide. Messire Robert présenta de très nombreuses armes, expliquant leur histoire avec moult anecdotes. Messire Frédy fit partager sa passion de l’héraldique, tout en travaillant à un nouvel écu. Messire Denis était responsable de la surveillance du camp, et expliqua la vie du camp et des Chevaliers au public. Messire Pierre-Alain expliqua lui aussi la vie des Chevaliers, en faisant visiter les tentes.
L’écuyer et chroniqueur Christiaan initia le public au maniement de la bâtarde, avec Odeline. Malgré son jeune âge, Odeline maniait la bâtarde et la hache avec une aisance exceptionnelle, nous permettant après peu d’heures de travail de montrer un combat mêlant diverses techniques aux deux armes.
Nos fidèles auxiliaires cathy, Thierry et Roland contribuèrent de façon discrète mais très efficace au bon déroulement de nos activités, nous prêtant main forte à tout moment, et nous régalant d’une cuisine naturelle et goûteuse.
Cette fête fut marquée par la présence de plusieurs nouvelles personnes invitées, qui vinrent compléter nos stands et activités.
Parmi eux, citons Le Père Bon, bien connu dans le milieu de la reconstitution, qui fit des démonstrations de forge et montra de nombreuses armes d’hast de sa fabrication. Sa présence, sa bonne humeur, et bien entendu ses très belles armes furent très appréciées. Charles, devin, pratiqua son art lors de consultations discrètes, dont les interlocuteurs sortirent songeurs après bien des révélations troublantes … Nous eûmes aussi l’insigne plaisir d’avoir Jean-Luc, boulanger qui nous régala de ses créations originales, cuites dans un four de sa propre fabrication inauguré à cette occasion. Nicole, potière qui elle aussi travaillait devant le public, enchanta nos yeux avec ses créations, aux formes fines et élégantes.
Pour le salut de nos âmes, nous eûmes à la fois le frère Jean, père franciscain, et, plus près de la curie et des intrigues de haut vol, Monseigneur Gérald, le cardinal. Tous deux ayant un bagout hors du commun, les échanges verbaux furent savoureux.
Le dernier soir, les nuages se firent à nouveau menaçants, et le démontage du camp se fit au pas de charge. Puis chacune et chacun prit le chemin du retour, fourbu mais content.
Le souvenir de la belle fête de Musinens restera certainement long-temps gravé dans l’esprit des personnes y ayant participé !
Les organisateurs furent enchantés de nos prestations, et nous demandèrent de revenir l’an prochain.